Empoissonnement - Alevinage

 

Malgré les nouvelles méthodes de gestion découvertes récemment, l'empoissonnement de nos rivères, en particulier celles de 1ère catégorie piscicole, reste nécessaire à la stabilité du stock piscicole. En effet, les barrages et microcentrales, les débits réservés, la pollution agricole et domestique, l'urbanisation portent préjudice à l'alimentation, la croissance ou la reproduction de la truite fario! Obstacles à la libre circulation du poisson, pollution chimique, colmatage du substrats, réduction de la capacité d'accueil sont les conséquences d'une activité humaine intense et perturbent fortement le cycle de vie des poissons vivant dans nos rivières. Pour répondre au déficit de renouvellement des populations, l'alevinage reste, dans une majorité de cours d'eau, une technique encore indispensable. Ces méthodes de gestion ne sont pas éternelles. En effet, le nombre de poissons deversés dans les cours d'eau diminue chaque année au fur et à mesure que le milieux s'améliorent et que des projets d'aménagement piscicole voient le jour!

Malgré l'ancienneté de cette méthode, elle a l'avantage d'être bien rodée! En effet, il existe différents stades de la croissance auxquels nous déversons les poissons! Le choix de ce stade va dépendre du facteur limitant au bon déroulement du cycle de vie du poisson : la boîte Vibert (oeufs), les alevins à résorption de vésicule, les truitelles d'un été et les truites surdensitaires! Plus le stade de déversement est précoce plus le poisson sera adapté au milieux. Effectivement, plus les poissons passent de temps en piscicultutre plus ils s'adaptent aux conditions d'élevage et par conséquent sont moins adaptés aux contraintes liées au milieu naturel (crue, recherche de nourriture, compétition...). Il faut donc, quand on le peut, privilégier les stades précoces pour obtenir des poissons adaptés aux milieux naturels, même si le taux de mortalité est plus élevé.


La boîte Vibert (oeufs embryonnés) :

Le boîte Vibert fut inventée en 1950 par Richard VBERT qui lui a donné son nom. Cette méthode visait à améliorer et simplifier l'utilisation de son ancètre, la caisse Harrisson. En effet, la boîte Vibert, beaucoup plus petite, permet le transport et la conservation des oeufs tel quel et permet aussi à un seul bénévole d'en déposer plusieurs en une journée. Une boîte peut contenir jusqu'à 1000 oeufs d'une truite de belle taille, elle corespond donc au frai d'une truite d'1kg!
La méthode consiste à déposer les boîtes dans des gravières, sous les cailloux à l'obscurité, de préférence aux endroits où le courant s'accélère afin d'éviter le colmatage et d'assurer l'oxygénation des oeufs. La boite est ensuite recouverte par quelques blocs plus gros pour éviter qu'elle ne soit emportée lors des crues.
Cette méthode est utilisée dans des cours d'eau où l'éclosion et la croissance des alevins ne sont pas dégradées ou perturbées. En effet, elle permet seulement de palier aux difficultés d'accès aux sites de frai par les géniteurs (seuil, barrage, microcentrale...)


Les alevins à résorption de vesicule
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Les alevins qui viennent d'éclore possèdent une vésicule vitelline qui n'est autre qu'une réserve de nourriture lui permettant de survivre les premières semaines après l'éclosion. A ce stade l'alevin ne se nourrit pas encore. Il n'a donc pas eu le temps de s'adapter à l'alimentation intensive des piscicultures, et sera donc plus apte à survivre en milieu naturel.
Cette méthode est appliquée aux cours d'eau où l'éclosion des oeufs est dégradée ou perturbée, mais où la croissance et donc la nutrition des poissons ne sont pas affectées par les dégradations du milieu liées aux activités humaines.


Les alevins nourris et les truitelles d'un été :

Ce stade porte bien son nom. Ce sont des individus déjà nourris en pisciculture. Leur taille au derversement dépendra de la période du déversement. L'avantage de ce stade est le taux de mortalité faible. En effet, beaucoup plus d'individus atteindront leur taille adulte mais donneront des poissons moins adaptés au milieu naturel (problème de territorialité, de recherche de proies, resistance aux crues...)
C'est une méthode à privilégier dans les cours d'eau où la croissance à stade précoce est dégradée ou perturbée par le manque de caches ou de nourriture pour les stades précoces (chenalisation du lit, pollution chimique ou domestique, homogénisation du milieu...).


Les truites surdensitaires (à taille légale de capture) :

Le déversement de truites surdensitaires aussi appeler communément "lacher de truites", consiste à empoissonner un cours d'eau en truites adultes qui ont atteint la taille légale de capture (ou maille). Ces truites ont été élevées entièrement en pisciculture et par conséquent ne sont pas très adaptées aux conditions du milieu naturel. Ces truites sont souvent prises par les pêcheurs dans les jours qui suivent le déversement!
Cette méthode est généralement choisie pour deux raisons. La première étant la qualité médiocre du cours d'eau ne permettant pas la nutrition, la croissance ou la survie prolongée des poissons. La deuxième raison est plus halieutique qu'écologique. En effet, certains secteurs ont de telles pressions de pêche, qu'il est nécessaire d'augmenter le stock piscicole avec des truites "faciles à prendre" pour laisser plus de chance de survie aux individus naturellement présents (s'il y en a).
 

 

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